Entretien avec la chirurgienne
Après une journée en famille (M. Citron a enfin eu un WE de libre!), je me sens bien mieux ce soir...
La boule au ventre et l'envie omniprésente de pleurer sont enfin parties!! J'ai toujours su, depuis le départ que j'allais être opérée et je n'arrive pas à comprendre pourquoi cette angoisse m'a envahie comme cela. J'ai eu l'impression de revenir des mois en arrière comme lors de l'annonce du crabe... Pour le moment, je me sens mieux et je vais en profiter!
L'entretien avec la chirurgienne s'est bien passé.
Je vais avoir droit à une mastectomie avec conservation de l'étui cutané. Elle consiste à garder toute la peau du sein, sauf celle de l’aréole et du mamelon.
Puis elle nous a expliqué les possibilités qui s'offraient à moi en terme de reconstruction. Je peux choisir d'avoir un implant mammaire (comme Pamela) mais elle ne nous le conseille pas parce que ce ne serait pas naturel et que je serai obligée de la changer dans une dizaine d'année.
Du fait de mon jeune âge (disons le, je suis jeune!!) elle propose plutôt la technique de reconstruction par lambeau du muscle grand dorsal. Cette technique donne normalement des résultats plus satisfaisants d'un point de vue esthétique dans la mesure où le sein sera constitué de mes propres tissus.
La chirurgienne m'a demandé si j'étais sportive... Après un petit temps d'hésitation, j'ai pu répondre fièrement... Euh non! Parce que le fait d'enlever ce muscle ne va pas me gêner dans les gestes courants mais ça va m'empêcher de faire de la planche à voile et de l'escalade. Ca tombe bien, ces sports ne faisaient pas partie de ma liste "à faire"!
Concrètement, elle va prélèver la quasi-totalité de ce muscle et la quantité de peau dont elle a besoin dans le but de reformer le sein enlevé. Ce lambeau musculo-cutané reste relié à l'aisselle par l’artère, le nerf et la veine du creux axillaire qui lui permettent de rester vivant. Elle va introduire le lambeau par l’aisselle et le faire glisser sous la peau du thorax jusqu'à mon sein à reconstruire.
Apparemment cette reconstruction offre une reconstruction de qualité mais son principal inconvénient est de créer une cicatrice supplémentaire dans le dos avec une force musculaire moins grande du côté opéré. La cicatrice dans le dos sera horizontale et normalement dissimulable par la bretelle du soutien gorge.
Par contre, il faut que je garde bien en tête que ce n'est qu'une étape dans la reconstruction et qu'après, il y aura la reconstruction de l'aréole et du mamelon (je crois que je ne vais jamais réussir à me regarder sans être horrifiée au début...), mais aussi éventuellement une intervention sur l'autre sein pour améliorer la symétrie ou encore un lipomodelage qui consiste à prendre de la graisse de l'abdomen pour la remettre dans le sein si son volume est insuffisant (bon ça, ça peut me permettre de perdre ma ceinture graisseuse!).
Le chemin à parcourir est encore long...
C'est pour cela que quand elle nous a parlé de décembre pour l'opération, nous avons préféré attendre janvier, histoire de passer des fêtes de fin d'année en pleine forme...
Maintenant, je ne saurai plus vous dire ce qui me fait le plus peur... En vrac:
- L'anesthésie: la peur de ne pas se réveiller mais apparemment ça n'arrive pas
- Les douleurs: la lecture des forums divers et variés semble indiquer une douleur très importante au niveau de la cicatrice du dos
- Me regarder dans la glace... Je crois en fait que c'est ça qui va être le plus dur. Accepter ce nouveau sein, qui ne sera jamais, plus jamais le même!